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Au secours, j'ai la flemme!!!


Réflexions issues d’une session de coaching avec un jeune adulte.


Coaching mons

Il y a quelques jours, j’étais en session avec un jeune adulte. Nous explorions ce qu’il appelait sa “flemme”. Cette lassitude diffuse qui le freinait dans ses projets, cette inertie subtile qui lui faisait dire : “Je sais ce que je devrais faire, mais je n’en ai pas envie.”

Plutôt que de chercher à la combattre ou à la rationaliser, je lui ai posé une question :


“Et si la flemme était un panneau de signalisation sur la route de ta vie, qu’est-ce qui serait écrit dessus ?”

Un silence. Puis un sourire.

Ralentis.T'a peut-être besoin de faire le point.

Cette réponse a ouvert quelque chose.



La flemme, ce n’est pas le problème — c’est le message


Dans nos sociétés obsédées par la performance et la productivité, la flemme est souvent perçue comme un défaut moral : un manque de discipline, de motivation ou de courage. Mais dans le cadre du coaching, elle peut devenir une porte d’accès à la conscience de soi.


Edward Deci et Richard Ryan, les chercheurs à l’origine de la théorie de l’autodétermination, ont montré que la motivation humaine repose sur trois besoins fondamentaux : l’autonomie, la compétence et la relation. Quand l’un de ces besoins est frustré, l’énergie baisse. La flemme peut alors être comprise non pas comme un manque de volonté, mais comme le signal d’un besoin non nourri.


Parfois, elle signale un manque d’autonomie : “Je fais ce qu’on attend de moi, pas ce que je choisis vraiment.”

Parfois, elle révèle une perte de sens : “Je ne vois plus le lien entre ce que je fais et ce qui compte vraiment pour moi.”

Et parfois, elle exprime simplement la fatigue d’un être qui a trop longtemps fonctionné en mode “survie”.



La flemme comme indicateur d’alignement


J’aime cette idée que la flemme, loin d’être une ennemie, puisse devenir un indicateur d’alignement intérieur.

Dans son livre Let Your Life Speak, Parker J. Palmer parle de l’importance d’écouter la vie intérieure plutôt que de lui imposer une direction extérieure. Il écrit :


“Avant de dire que nous avons choisi une vie, demandons-nous si cette vie ne nous a pas d’abord choisis.”

Autrement dit, nos résistances ne sont pas toujours des obstacles à franchir. Elles peuvent être des signaux de réalignement : des rappels que nous ne sommes plus sur la bonne route.

La flemme, dans cette perspective, est un panneau qui dit : “Tu forces sur une direction qui ne te correspond plus.”


Un jeune m’a confié un jour :


“Je n’ai plus d’énergie pour ce projet. Pourtant, tout le monde me dit que c’est une opportunité.”
En explorant, il a réalisé que son projet répondait davantage aux attentes familiales qu’à ses propres aspirations. Sa “flemme” était en réalité une boussole émotionnelle, l’invitant à l’honnêteté.


Entre procrastination et sagesse du corps


Les neurosciences nous apprennent aussi que la motivation n’est pas qu’une question de mental. Elle est profondément corporelle. Antonio Damasio, dans L’Erreur de Descartes, montre comment nos émotions guident nos décisions de manière bien plus subtile et fiable que la seule rationalité.

La flemme, vue sous cet angle, peut être une réaction somatique à la surcharge, au stress ou à la dissonance intérieure.


Autrement dit : ce n’est pas toujours de la paresse, parfois c’est le corps qui dit stop.

Ce que nous appelons “flemme” est peut-être une tentative de régulation du système nerveux, un besoin de pause que notre mental refuse d’entendre.


Mais attention : la flemme peut aussi masquer la peur du mouvement.

Steven Pressfield, dans The War of Art, parle de la Resistance — cette force invisible qui se manifeste chaque fois qu’on s’approche d’un travail qui compte vraiment.

Elle nous fait remettre à demain, douter, trouver mille distractions. Pressfield écrit :


“La résistance est proportionnelle à l’importance que nous accordons à notre projet.”

La flemme, dans ce sens, peut être le signe que nous sommes justement au seuil de quelque chose d’important.



Le rôle du coach : accueillir, décoder, transformer


Dans une séance de coaching, le rôle n’est pas de juger la flemme ni de la supprimer.

C’est de l’accueillir, de la nommer, puis de l’écouter comme un message.


Quand j’ai posé la question du panneau au jeune adulte dont je parlais, nous avons exploré ensemble ce que “ralentir” voulait dire pour lui.

Ce n’était pas cesser d’avancer, mais changer de rythme.

Il s’est rendu compte qu’il ne s’autorisait plus à savourer les petites victoires, ni à se reconnecter à ce qui le rendait vivant.

En travaillant là-dessus, sa motivation est revenue — mais d’un autre endroit.

Moins dans la performance, plus dans la cohérence.


Le coaching n’est pas un antidote à la flemme ; c’est un espace pour entendre ce qu’elle raconte.

Parfois, elle dit : “Tu as besoin de repos.”

Parfois : “Tu avances dans une direction qui n’est plus juste.”

Et parfois : “Tu as peur, mais c’est bon signe — tu es proche du vrai.”



Et toi, que dirait ton panneau ?


Je crois profondément que les émotions, les résistances et même la flemme font partie de notre écologie intérieure. Elles ne sont pas là pour nous ralentir, mais pour nous ramener à l’essentiel.

À la question “Que faire de la flemme ?”, je préfère aujourd’hui répondre :

“Écoute-la.”


Parce que derrière la flemme se cache souvent un appel : celui d’une vie plus alignée, plus incarnée, plus consciente de ce qui compte vraiment.


Alors, si la flemme était un panneau de signalisation sur ta route, que dirait-il ?

“Ralentis” ?

“Change de direction” ?

“Respire” ?

Ou simplement : “Tu es arrivé là où tu devais être pour entendre ce message.”

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