L'élastique du courage #CoachingSummit25
- Quentin Heinen
- 6 juin
- 3 min de lecture
Réflexions à partir de l’intervention du Dr. Tasha Eurich – Coaching Summit 2025
Je ne m’attendais pas à ce que cette session me bouleverse autant.
Et pourtant, la présentation du Dr. Tasha Eurich lors du Coaching Summit 2025 a mis le doigt sur quelque chose de profond. Quelque chose que je rencontre dans ma vie personnelle, dans ma pratique du coaching, dans mes échanges avec des leaders, des bénévoles, des cadres… et peut-être même en toi, qui lis cet article.
Elle a parlé d’un phénomène que je n’avais jamais su nommer, mais que je reconnais désormais à la seconde :
Le “Grit Gaslighting”.
En français ? Je traduirais ça par :
“Quand on t’apprend à te surmener au nom du courage.”
Le courage mal placé
Dans une société où l’incertitude est permanente — où le monde change plus vite que nos repères ne peuvent s’ajuster —, la tentation est grande de serrer les dents.
De faire preuve de résilience.
De tenir bon.
De “rester positif”.
D’être un roc.
Et autour de nous, on entend des phrases comme :
“Ce n’est pas le moment de flancher.”
“Tu es plus fort que ça.”
"Je vis 2x pire."
“Avance, fais preuve de foi.”
“Sois constructif.”
"Ce qui ne te tue pas te rend plus fort."
“Ce que tu vis, d’autres l’ont surmonté, donc toi aussi.”
“Ce n’est qu’un passage.”
“No pain, no gain.”
Ces phrases ne sont pas nécessairement malveillantes. Parfois, elles sont même sincèrement encourageantes. Mais parfois, ce sont des formes subtiles de déni émotionnel, une manière de faire taire ce qui fait mal. Une façon d’éviter de nommer l’épuisement.
Et pire : elles nous font douter de notre propre ressenti.
Le "grit gaslighting" du courage
Tasha Eurich met en lumière cette tension :
Nous vivons une ère où l’on nous encourage à faire preuve de résilience…
… mais où la “résilience” devient parfois un synonyme toxique d’auto-négation.
Elle appelle cela le Grit Gaslighting :
Cette pression interne ou externe à continuer coûte que coûte, même quand on ne va pas bien.
C’est cette culture de la performance émotionnelle, où il faut aller bien, même quand on ne va pas bien.
Et le problème, c’est qu’à force de “tenir”, on se brise.
Ou pire : on devient insensible à soi-même.
Déconnecté de son corps, de ses émotions, de ses besoins.
Une alternative plus humaine : devenir “Shatterproof”
La réponse de Tasha Eurich n’est pas un mantra magique. Ce n’est pas non plus un rejet complet du courage ou de la résilience. Mais elle propose un chemin alternatif, un mot nouveau :
Devenir “shatterproof” – littéralement : incassable, mais pas au sens dur et rigide du terme.
Plutôt au sens de quelqu’un qui intègre ses limites, qui pratique la lucidité émotionnelle, et qui sait quand il est temps de faire pause.
Elle propose 4 étapes simples, mais puissantes que j’interprète ici librement sous l'acronyme personnel du C.A.R.E. (la prise de soin):
Clarifier le flou : nommer l’incertitude sans chercher à la contrôler.
Accueillir ce qui est en soi : revenir à son corps, ses émotions, ses signaux internes.
Révéler sa vérité : parler, écrire, partager sans filtre.
Élargir l'espace avec des marges : créer des espaces pour se déposer, ralentir, respirer.
Et en coaching ?
En tant que coach, j’accompagne de plus en plus de personnes qui vivent ce décalage :
Entre ce qu’elles montrent… et ce qu’elles vivent vraiment.
Entre l’image du leader solide… et la fatigue intérieure.
Entre les valeurs affichées… et l’alignement réel avec soi.
Et souvent, ce qui fait la différence, ce n’est pas d’en faire plus,
mais d’avoir le courage d’en faire moins.
Mieux. Plus juste. Plus incarné.
Pour aller plus loin
Tu veux explorer ce sujet en profondeur ?
Tu te reconnais dans cette tension ?
Tu veux réapprendre à nommer ce qui est vrai pour toi, à ralentir, à redéfinir ta propre forme de résilience ?
👉 C’est exactement ce que je fais en coaching via la méthode du C.A.R.E.
Et si tu veux qu’on en parle, tu peux me contacter ici.
Et toi, dis-moi en commentaire :
Quelle est la dernière phrase “Grit Gaslighting” qu’on t’a dite… ou que tu t’es dite à toi-même ?
Et que mériterais-tu d’entendre à la place ?
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